Ces dernières années, les caméras de vidéosurveillance pour l’extérieur se sont grandement démocratisées et vous avez pu observer nombre de vos voisins s’équiper de ces outils de surveillance.
Ce sont des outils qui sont très rassurants, et vous envisagez de sauter le pas.
Nombre d’arguments militent en faveur d’un tel choix :
- Les caméras, bien visibles, semblent dissuasives et peuvent éloigner les rôdeurs et les cambrioleurs,
- Elles permettent de surveiller en direct ce qui se passe autour de la maison,
- Elles permettent de garder des images en cas d’incident, ce qui peut apporter une aide précieuse avec des éléments concrets pour preuves et identification,
- Les caméras extérieures sont adaptées aux intempéries et aux grands froids, elles sont donc fiables,
- La plupart des modèles récents semblent pouvoir offrir des qualités de visibilité de nuit essentielles pour une surveillance 24h/7j,
- Leur installation semble très facile, grâce à des modèles sans fil, fonctionnant grâce au Wi-Fi.
Soyons sans détours. Il faut tempérer ces enthousiasmes par ces remarques :
Les caméras Wi-Fi sont peu fiables :
- En cas de panne du Wi-Fi, la caméra est parfaitement inutile. A la campagne ça arrive fréquemment : en été, il suffit qu’un tracteur ramène ses balles de paille et accroche un fil aérien et on se trouve sans signal pendant 15 jours, en automne et en hiver, un coup de vent détache une branche et le résultat est le même.
- En cas de panne de courant, c’est pareil.
- En cas de baisse du signal, les images auront une latence et de fortes baisses de qualité.
- La portée du Wi-Fi est très courte. Votre garage au fond du jardin pourrait très bien être hors de portée.
- Un cambrioleur équipé d’un brouilleur, interdit mais en vente libre sur le net et le darknet, rendra la caméra inopérante.
- Les constructeurs de ces caméras ne prévoient pas toujours de systèmes d’alerte en cas d’altération de la caméra. Dans le meilleur des cas, ce sera par mail...
La cybersécurité des modèles à bas prix laisse souvent à désirer :
- Les images, mal protégées, peuvent être piratées
- Vous ignorez si les images ne seront pas stockées sur des serveurs chinois et éventuellement utilisées pour entraîner une intelligence artificielle,
- Vous pouvez accéder à ces images via une application ou une plateforme sur internet. Sa sécurité est-elle certaine ? Votre mot de passe sera-t-il solide ? Il se peut que vous ne soyez pas seul à observer votre intérieur…
N’y a-t-il pas de coûts cachés à ces offres à bas prix ?
- Vos images sont-elles stockées sur une carte SD installée sur la caméra ? C’est gratuit (hors coût de la carte). Mais c’est tellement facile à retirer et emporter avec soi… pour un voleur qui ne veut pas laisser de traces.
- Sinon, c’est le cloud qui nécessite un abonnement, donc coût récurrent, sans certitude que ce cloud soit fiable et en Europe.
Nous vous recommandons donc de privilégier des modèles de qualité, qui ne reposent pas que sur du Wi-Fi :
- Les caméras PoE et ePoE sont alimentées en permanence, un système de batterie de secours les protège des coupures électriques intempestives.
- Un enregistreur NVR, DVR ou XVR à l’intérieur est plus sûr. Ou alors, faites le choix d’un cloud de qualité, sécurisé et européen.
- Optez pour le chiffrement des données et pour des systèmes qui font des mises à jour de sécurité régulière. Les hackers trouvent en permanence de nouvelles faiblesses.
- Ajoutez une alarme sonore à votre système. Garder des images c’est bien, mais réagir à une intrusion, c’est mieux. Capteurs et centrales d’alarme sont moins chers et plus efficaces. Sinon, optez pour des caméras équipées de détecteurs de mouvement (mais à l’extérieur, c’est très délicat, il faut du matériel de grande qualité).
La vidéosurveillance extérieure est un outil qui peut être très rassurant, mais à condition d’y mettre le prix et d’éviter les risques du Wi-Fi.
Pour les modèles à bas prix : ouvrez vos fenêtres et jetez votre argent à tout vent, ce sera aussi (in)efficace.
Les systèmes de vidéosurveillance extérieure avec ou sans fil
Répétons-le : il n’existe pas à ce jour (mai 2025) de système de vidéosurveillance sans fil qui soit sérieux.
Bien sûr vous pouvez trouver des tas de caméras Wi-Fi dans les grandes chaînes qui vendent des produits électroniques et sur internet, mais ces caméras ne peuvent prétendre à une grande fiabilité ou au titre de système de vidéosurveillance.
Pour garder un œil sur son intérieur afin de surveiller le bon retour d’un adolescent, ou la sérénité du chat, ces caméras Wi-Fi peuvent être amusantes, mais il est illusoire d’espérer acquérir une sécurité pour ses extérieurs de cette façon.
Les systèmes de vidéosurveillance extérieure pour la maison
Le matériel d’une vidéosurveillance pour l’extérieur de votre maison se compose de :
- caméras,
- enregistreur,
- câblage,
- éventuels écrans ou smartphone, tablette, ordinateur,
- une signalétique extérieure bien visible.
Les signalétiques de vidéosurveillance
Par une signalétique claire et simple, vous devez annoncer aux personnes susceptibles de rentrer sur votre propriété qu’ils sont susceptibles d’être filmés.
Vous devez donc apposer visiblement, à chaque accès de votre propriété, un pictogramme de 60x40cm, ou A4, ou 15x10cm en aluminium ou autocollant plastifié. Le plus souvent, votre installateur vous les fournit.
Cette disposition est une obligation légale.
Arrêté royal du 10 février 2008 définissant la manière de signaler l'existence d'une surveillance par caméra
Voyez plus bas les autres obligations légales.
Il n’est pas obligatoire qu’on puisse voir vos caméras (ceci dit, les montrer est dissuasif), mais vous êtes tenu de signaler qu’il y en a.
Parfois, d’ailleurs, certains choisissent de signaler des caméras qu’ils n’installent pas, ou installent des caméras factices et la signalétique.
Les systèmes de vidéosurveillance extérieure filaires
Aujourd’hui, le choix logique est de s’équiper de systèmes tout numériques. On les appelle aussi IP, pour Internet Protocol.
Le câblage des vidéosurveillances extérieures IP

Tout le câblage se fait en ethernet (RJ45).
Grâce à une technologie PoE, les caméras sont alimentées électriquement grâce au câble par lequel transitent les images.
On peut envisager de connecter des éléments distants de 90m maximum.
Une nouvelle technologie ePoE permet de connecter des éléments distants jusqu’à 800m.
Les écrans de vidéosurveillance extérieure IP filaires
Votre système de vidéosurveillance IP est branché sur internet. Dès lors, une interface en ligne vous permet de visionner les images de vos caméras, et de les piloter, à partir d’une tablette, d’un smartphone ou d’un ordinateur connecté, où que vous soyez.
A l’arrière de votre NVR (l'enregistreur numérique, pièce centrale du système de vidéosurveillance), vous pouvez également avoir un port HDMI et un port USB pour y brancher un écran et une souris. Ceci vous permet d’équiper une de vos pièces d’un bureau de surveillance en direct, et de garder l'œil sur les écuries, par exemple.
Les systèmes de vidéosurveillance extérieure analogiques filaires
La seule raison de s’équiper de matériel analogique serait d’être déjà équipé en analogique et de vouloir garder le câblage, coûteux à installer.
Dans ce cas, vous vous orienterez vers la technologie HDCVI. Celle-ci permet de récupérer les anciens câbles coaxiaux, grâce à des interfaces HDCVI. Votre enregistreur sera alors
HCVR ou XVR.
Le HDCVI permet de se connecter sur du coaxial en analogique avec une qualité approchant les normes inférieures de l’IP (l’analogique ancien en était très éloigné).
Pour le câblage coaxial, la distance entre deux éléments peut aller jusqu’à 1200m.
Le HDCVI permet également de piloter les caméras PTZ (voir ci-dessous, les caméras).
Les systèmes de vidéosurveillance extérieure sans fil
A ce jour (mars 2025), nous déconseillons les systèmes et caméras de vidéosurveillance extérieur sans fil Wi-Fi. Le Wi-Fi est instable, facilement hackable, et non fiable.
Pour toutes les raisons que nous avons déjà énumérées, tournez-vous vers les systèmes filaires IP.
Cependant, il existe aussi la technologie CPL.
Elle n’est pas pure sans fil. En effet, le CPL est une technologie qui transmet le signal numérique par votre réseau électrique. La caméra n’a donc pas besoin d’être reliée au NVR/DVR/XVR par un câble IP ou coaxial.
Mais, il y a un câble d’alimentation à brancher à la caméra. En extérieur, ce câble doit être bien sécurisé. Et du côté du NVR, il faut un boîtier CPL également.
Les caméras de vidéosurveillance extérieures

Les caméras extérieures doivent être protégées contre l’humidité et le froid. Elles portent un indice IP et IK : indice de protection contre l’eau et la poussière. Plus l’indice est haut plus elles sont résistantes : visez IP65 ou 66.
Elles peuvent également être protégées contre le vandalisme ou les tentatives de masquage. C’est très utile.
Il existe, en gros, deux types de caméras :
- Caméras dômes, en forme de demi-ballon
- Caméras bullet, tubulaires.

C’est principalement l’esthétique qui dirigera vos choix. Sauf si vous avez besoin de fisheye, qui filme jusqu’à 180°, ou si vous voulez pouvoir piloter vos caméras (caméras PTZ). Seules les caméras dôme offrent ces options.
Les caméras numériques IP ont des définitions d’image qui vont du HD jusqu’au 4K.
Elles offrent de très grandes qualité d’image :
- HD = 1280x720 pixels soit 1 millions de pixels
- full HD = 1920x1080 pixels soit 2 millions de p.
- 4K = 4096x2160 de pixels soit 8,8 millions de pixels
PTZ signifie, PAN, TILT and ZOOM : on peut piloter les caméras à distance, et elles nous permettent de zoomer, de les incliner vers le haut et le bas, et de les faire pivoter à gauche et à droite.
C’est la technologie PoE qui permet au câble ethernet de porter les images, mais également l’alimentation de la caméra, et qui permet enfin de piloter les caméras PTZ.
Caméras avec ou sans fil ?
Nous n’y revenons pas encore une fois ici : nous déconseillons formellement les caméras sans fil. Les seuls systèmes de vidéosurveillance de qualité sont filaires (éventuellement CPL).
Pour vous en convaincre plus avant, consultez notre page sur les Kits et packs de vidéosurveillance.
Par ailleurs, observez les catalogues des constructeurs/installateurs : ils ont plus d’une dizaine de caméras filaires, contre une seule caméra sans fil. Cette dernière leur sert à répondre à la demande. “Vous en voulez ? On en vend !”, mais ils ne les revendiquent pas.
Les caméras de vidéosurveillance extérieure filaire
Ce sont les seules que nous conseillons.
Pour la vision nocturne, les caméras devront être équipées d’un système infrarouge. Aujourd’hui, on trouve des caméras équipées de systèmes très efficaces qui restituent également la couleur.
Les caméras de vidéosurveillance extérieure sans fil
Vous avez compris que nous déconseillons formellement les caméras Wi-Fi, à l’exception d’un usage d'agrément.
Les systèmes CPL peuvent être des options plus fiables, si l’alimentation est bien protégée.
Les systèmes d’enregistrement pour la vidéosurveillance extérieure

Au centre du système de vidéosurveillance, on trouve l’enregistreur : un NVR (Network Video Recorder). Il enregistre le signal numérique qu’il reçoit des caméras via le câble ethernet. Installez-le dans un endroit protégé, à l’intérieur.
Votre NVR devra être équipé d’un disque dur (entre 1 To et 16 To) pour enregistrer les images.
La taille de votre disque dur est à calculer suivant le nombre de caméras extérieures et éventuellement intérieures, leur définition et le nombre de jours de stockage (maximum 1 mois).
Encore une fois, nous vous déconseillons les cartes SD à insérer dans les caméras. Rien de plus simple pour un cambrioleur de les emporter pour effacer ses traces.
Vous pouvez également souscrire à un abonnement à un cloud pour y stocker les images. Dans ce cas, Vous trouverez des NVR sans disque dur, qui pilotent les caméras, diffusent les images en direct mais ne les enregistrent pas.
Vérifiez que ce cloud est basé en Europe et que les transmissions sont chiffrées.