Caméras et vidéosurveillance pour les magasins

Pour déterminer et chiffrer précisément vos besoins matériels de vidéosurveillance, il faut être au clair avec votre motivation et vos objectifs. En effet, il y en a de multiples : 

• Les vols du quotidien  
• Le vandalisme (intérieur/extérieur - marchandise/bâtiment/équipements/équipe)
• Le cambriolage nocturne (ou après fermeture / en absence)
• Le vol à mains armée ou hold up (dans les heures d’ouverture)

Détaillons encore les vols du quotidien. La comptabilité d’un commerce évalue la disparition de marchandise sous un vocable pudique, la démarque inconnue. Il n’y a que l’expression qui soit pudique, parce que cette démarque peut grever la marge du magasin de 50%... Glaçant.

Cette démarque inconnue recouvre quatre réalités très différentes : 

• Le vol à l’étalage
• La fraude des fournisseurs
• L’erreur administrative

Et un dernier, rarement évoqué publiquement, mais très problématique

• Le vol par le personnel

Il y a donc au moins six bonnes raisons de s’équiper de matériels afin de se prémunir contre ces calamités.

Contre l’erreur administrative, nous n’aurons, hélas, rien à proposer.

Quel est ou quels sont la/les raisons pour la/lesquelles vous envisagez de vous équiper ?

Selon vos objectifs, il conviendra de vous équiper d’un système d’alarme, d’une vidéosurveillance, ou des deux !

Pour les questions liées aux systèmes d’alarme, nous vous renvoyons vers nos pages dédiées.

Il n’existe pas à ce jour (mars 2025) de système performant et fiable qui offre à la fois l’alarme anti-intrusion et la vidéosurveillance sur une seule machine.

Suivant vos besoins et vos surfaces, les frais à envisager sont très variables, nous distinguons donc 3 cas d’envergures très différentes : la boutique que vous tenez seul(e), le petit commerce qui emploie moins de cinq salariés, et la grande surface.

Prix d’une vidéosurveillance d’une boutique

On envisage des surfaces inférieures ou proches de 75 à 80 m².

Soyons clair : il n’existe pas de solution de vidéosurveillance fiable sans fil. La proposition “réemploi des anciens câbles” signifie qu’il peut être possible de réutiliser les câbles de votre ancien système que vous désirez rénover. Dans ce cas, il y a moins de main d'œuvre.

A priori, trois caméras sont très largement suffisantes. La première surveille la porte d’entrée, et signale les arrivées de clients. La deuxième surveille la boutique. La troisième surveille un éventuel stock.

Dans les toutes petites boutiques où l’on voudra surveiller la caisse, la première caméra surveillera valablement la porte et la caisse en étant bien placée.

S’il faut envisager des surveillances supplémentaires (vandalisme extérieur, couverture visuelle plus importante de la boutique), voyez le nombre de caméras à ajouter.

Prix d’une vidéosurveillance d’un petit commerce

On envisage ici des commerces qui peuvent avoir une certaine surface d’exposition, mais qui emploie un personnel à dimension familiale, et dans lequel il y a un espace de bureau, de stockage, un coffre, mais toujours une seule caisse.

Surface de 100 à 250 m2

Encore une fois : il n’existe pas de solution de vidéosurveillance fiable sans fil.

La proposition “réemploi des anciens câbles” signifie ici aussi qu’il peut être possible d’utiliser les câbles de votre ancien système et de ne changer que les caméras et l’enregistreur. Dans ce cas, il y a moins de main d'œuvre.

Ces prix s’entendent pour des installations standards. Dès lors que des problèmes d’installations s’ajoutent (préservation des murs, discrétion des installations…) les frais supplémentaires s’additionnent.

Prix d’une vidéosurveillance d’un supermarché ou d’une grande surface

Dans une grande surface, on envisage de surveiller en vidéo chacune des caisses, chaque rayonnage, les bureaux et le coffre, le stock, l’espace de déchargement des fournisseurs, les abords immédiats et éventuellement un parking.

Répétons encore : il n’existe pas de solution de vidéosurveillance fiable sans fil.

“réemploi des anciens câbles” signifie qu’il peut être possible de garder les câbles de votre ancien système, analogique par exemple, et de ne changer que les caméras et les enregistreurs. Dans ce cas, il peut y avoir beaucoup moins de main d'œuvre.

Attention : un employeur ne peut installer de caméras dans ses locaux professionnels sans définir un objectif légal et légitime. Il ne peut vidéo surveiller ses employés en continu.

Les caméras de vidéosurveillance pour les commerces

Il existe deux types de caméras de vidéosurveillance : 

• les caméras numériques, qui fonctionnent avec deux états, 1 et 0. 
  Elles sont dites IP, pour Internet Protocol. Elles transmettent leurs images via un câble ethernet.
• les caméras analogiques, plus anciennes, qui envoient un signal continu ayant une infinité de valeur, sur un réseau de télévision interne, dit CCTV (closed-circuit television) via un câble coaxial. Ce vieux système a été amélioré par une nouvelle technologie appelée HDCVI.

Les caméras numériques, IP et 4k

Si vous partez de rien, aujourd’hui, il n’y a pas de raison d’installer autre chose que des caméras IP, avec câblage IP qui les relieront à un enregistreur IP (NVR).  

Les systèmes IP fonctionnent avec Internet, qui est, aujourd’hui, partout. Il est donc particulièrement facile de surveiller son système de vidéosurveillance à distance via Internet grâce à un smartphone, une tablette ou un ordinateur.

Il existe des caméras dôme, en forme de demi-ballon, et des caméras bullet, tubulaires. C’est l’esthétique qui les différencie principalement. Cependant les caméras dôme offrent des variantes : le fisheye, qui filme très large, et le PTZ.

PTZ signifie, PAN, TILT and ZOOM :  on peut les piloter à distance, et elles nous permettent de zoomer, de les incliner vers le haut et le bas, et de les faire pivoter à gauche et à droite.

Les caméras IP sont faciles à installer : un seul câble pour la transmission de l’image, l’alimentation de la caméra et son éventuel pilotage, en cas de caméra motorisée (PTZ).

Elles offrent des très grandes qualité d’image : 

• HD = 1280x720 pixels soit 1 millions de pixels
• full HD  = 1920x1080 pixels soit 2 millions de p.
• 4K = 4096x2160 de pixels soit 8,8 millions de pixels

A quoi sert cette débauche de pixels ?

A la précision de l’image, qu’on appelle sa définition. Plus elle est grande, plus il est facile d’agrandir l’image sur un écran pour discerner les détails en gardant de la qualité.

Très utile pour reconnaître un visage ou une plaque minéralogique même si elle est un peu éloignée.

Très utile quand la lumière est basse (c’est à dire toujours en intérieur) et quand les surfaces à surveiller sont longues, qu’il y a donc des choses à observer loin.

Vous l’aurez deviné : plus la caméra est définie, plus elle est chère.

Les caméras analogiques

Les caméras analogiques sont présentes partout aujourd'hui. Elles sont très fiables et ont inondé le marché durant les décennies précédentes.

Elles sont moins chères que les caméras IP.
Elles sont plus souples en basses lumières.

Elles sont cependant plus laborieuses à installer : il leur faut jusqu’à trois câbles. 

1. Un câble coaxial pour transmettre l’image
2. un câble pour l’alimentation
3. un câble en option s’il faut piloter la caméra (caméras PTZ qui zooment, s’inclinent et pivotent)

Leur résolution est très limitée, inférieure au HD, notamment à cause de la norme PAL.

Il est impossible de zoomer dans l’image sans avoir énormément de grain. Contrairement à ce qu’on voit dans les séries policières à la télé, quand on zoome, il est impossible de distinguer les traits d’un visage qui est grand comme une tête d’épingle…

Pour tirer meilleur parti d’un système coaxial que l’on souhaite rénover plutôt que remplacer, il est possible d’acquérir des caméras analogique HDCVI et des interfaces HDCVI.

La technologie HDCVI augmente véritablement la qualité… et le prix des éléments ! 
Vous aurez une meilleure image mais ne devrez pas re-câbler tout votre espace.

Le système HDCVI permet que le câble coaxial supporte l’alimentation, l’audio, la vidéo HD et un canal de data pour piloter une caméra PTZ. C’est une vraie avancée par rapport à l’ancien analogique.

L’installation de vidéosurveillance pour magasin

Deux étapes essentielles précèdent l’installation de la vidéosurveillance à proprement parler.

• Primo, la visite des lieux pour l‘établissement d’un devis après analyse de vos motivations et des risques
• Secundo, choix et achat du matériel proprement dit (caméras, enregistreur…).

Quelques mots sur le choix et l’installation de ces matériels.

Certification du matériel

La norme belge INCERT (organisme qui certifie la qualité d’installation d’un système d’alarme ou de vidéosurveillance, les matériels ainsi que les centrales de monitoring) garantit la qualité des caméras et autres matériels.

Cette norme n’a pas de caractère obligatoire, sauf pour certains assureurs. Vérifiez si c’est le cas du vôtre. De toute façon, choisir ce label vous assurera un matériel qui a supporté de nombreux tests de qualité et de fonctionnalité.

Cette norme belge va bientôt être incluse dans une nouvelle norme européenne : 
EN 62676 series

Les matériels d’enregistrement

Pour relier en réseau vos différentes caméras, et enregistrer les images, vous aurez besoin : 

• D’un NVR (Network Video Recorder) en cas de vidéosurveillance IP et caméras numériques. Il enregistre le signal numérique qu’il reçoit des caméras.
• Ou d’un DVR (Digital Video Recorder) en cas de vidéosurveillance équipée de caméras analogiques. Il digitalise le signal analogique grâce à son processeur embarqué et enregistre alors les images sous format numérique.

Soyons clair : aujourd’hui, il n’y a pas beaucoup de raisons de faire le choix d’un DVR. Ce système est ancien, et les DVR peinent à gérer le flux de nombreuses caméras.
Ce système n’est utile que si vous avez déjà tout le câblage coaxial en place.

Il est possible de garder le câblage coaxial et d’obtenir des images et enregistrements de beaucoup plus grande qualité (HD, voire Full HD) en installant des caméras HDCVI et des interfaces HDCVI qui permettent de garder le câblage et d’installer un enregistreur HCVR ou XVR malgré tout.

C’est également une solution pratique pour les vidéosurveillances de lieux éloignés, par exemple un entrepôt situé à plus de 300m de la salle de surveillance, jusqu’à 1200m suivant les définitions d’image.

En cas de HDCVI, le câble coaxial supporte l’alimentation, l’audio, la vidéo HD et un canal de data pour piloter une caméra PTZ.

Dans tous les cas, votre NVR ou DVR devra être équipé d’un disque dur (entre 1 To et 16 To) pour enregistrer les images. Vous pouvez en effet avoir des NVR sans disque dur, qui pilotent les caméras, diffusent les images en direct mais ne les enregistrent pas.

La taille de votre disque dur sera à calculer suivant votre nombre de caméras, leur définition et le nombre de jours de stockage. A ce propos, voir les limites légales ci-dessous.

Les moniteurs d’affichage

A nouveau, le système numérique IP avec NVR est plus performant et plus souple. 

• Soit vous branchez un ou des écrans (en HDMI) et une souris (en USB) à l’arrière de votre NVR,
• Soit, ayant branché votre NVR à l’Internet, vous accédez à vos images à distance via une plateforme de visionnage, grâce à votre smartphone, votre tablette ou un ordinateur branché sur internet.
• Soit les deux à la fois !

Vous pourrez piloter votre système à distance, y compris les caméras PTZ

Pour le DVR, sur les enregistreurs récents

• Le branchement d’un écran à l’arrière du DCR pourra se faire en VGA ou en HDMI, avec un souris en USB
• Le branchement par Internet est également possible

Mais vous ne pourrez pas piloter votre système à distance.

La technologie HCDVI, encore une fois, vous permet d’accéder aux qualités de l’IP (HD et pilotage) en gardant le câble coaxial du système analogique. C’est plus cher que l’analogique, mais un peu moins cher que le numérique… Sans la même qualité tout de même.

Les équipements de mise en réseau

Pour le matériel IP, tout le câblage est en ethernet.

Grâce à une technologie PoE, la caméra est alimentée électriquement par le même câble RJ45 par lequel transitent les images. On peut envisager de connecter des éléments distants de 100m maximum.

Une nouvelle technologie ePoE permet de connecter des éléments distants jusqu’à 800m.

Pour le matériel analogique, tout le câblage est en coaxial. Les distances entre deux éléments peuvent aller jusqu’à 1200m.

Le HDCVI permet de se connecter sur du coaxial en analogique avec une qualité approchant celle de l’IP.

Les signalétiques de vidéosurveillance 

Lorsque vous installez une vidéosurveillance, vous devez signaler, par une signalétique claire et simple, aux personnes susceptibles de rentrer chez vous, qu’ils sont susceptibles d’être filmé.

Vous devez donc apposer visiblement un pictogramme de 60x40cm, ou A4, ou 15x10cm en aluminium ou autocollant plastifié. Le plus souvent, votre installateur vous les fournit.

Il n’est pas obligatoire qu’on puisse voir vos caméras, mais vous êtes tenu de signaler qu’il y en a. Parfois, d’ailleurs, certains choisissent de signaler des caméras inexistantes en réalité…

Cette disposition est une obligation légale. Voyez ci-dessous les autres obligations légales.

Les caméras et la vie privée 

Arrêté royal du 10 février 2008 définissant la manière de signaler l'existence d'une surveillance par caméra

Télésurveillance d’une vidéosurveillance pour commerce

Ne confondez pas vidéosurveillance et télésurveillance.

La vidéosurveillance, c’est le système matériel équipé de caméras qui filment votre propriété. La télésurveillance ou monitoring, c’est un service distant, tenu par des surveillants assermentés, qui a pour tâche de garder un œil ou une oreille attentive 24h/7j sur votre système.

Ce service vous permet de ne pas devoir guetter en permanence vous-même votre bien et ce qui s’y passe.  Ce service est souscrit sur abonnement mensuel. Son tarif dépend du nombre de caméras que vous brancherez à la centrale de monitoring et de ce que les surveillants auront à surveiller, durant combien de temps : toute la nuit ? seulement quand ça sonne ? …

Ce service est fourni par des sociétés de gardiennage qui sont certifiées par la norme INCERT.

L’APD, la RGPD et les réglementations pour la vidéosurveillance d’un commerce

En Belgique, l’APD est l’Autorité de Protections des Données. 

Elle a pour mission  d’informer, de conseiller, de superviser, d’inspecter et de sanctionner dans tout ce qui a trait au traitement des données et à la vie privée, dans le cadre du RGPD (Règlement Général européen sur la Protection des données), de l’article 22 de la constitution et de différents traités européens.

La loi impose d’obéir à 2 principes fondamentaux lorsqu’il s’agit de surveillance vidéo :

• elle doit être justifiée et répondre à un but précis : sécurité des personnes, prévention contre le vol, lutte contre l’espionnage industriel ;
• elle ne doit pas être disproportionnée de l’objectif poursuivi.

Si vous décidez de mettre en place un dispositif de surveillance des salariés, la loi vous impose de les informer au préalable avant de collecter les données. 

Dans tous les lieux concernés par la surveillance vidéo, vous devez afficher un pictogramme indiquant que le lieu est filmé et vous devez exposer de façon visible et permanente les informations suivantes : 

• l’objectif de la surveillance ;
• la base légale du dispositif ;
• le nom et le contact du responsable du traitement des données ;
• le destinataire des données ;
• la durée de conservation des images ;
• le droit d’accéder, de rectifier ou d’effacer les données ;
• le droit de s’opposer à la prise d’images, pour motif légitime ;
• la possibilité d’adresser une réclamation à l’APD.

Vous ne pouvez filmer vos salariés en continu. Il est interdit de les filmer à leur insu. Chacun a droit au respect de sa vie privée.

Il existe un certain nombre de lieux, et leurs accès, qu’il est interdit de filmer (locaux de pause ou de repos et leur accès, locaux syndicaux et leur accès, toilettes, douches…).

Par ailleurs,

• Vous devez déclarer vos caméras de surveillance aux services de police (et plus auprès de la commission de la protection de la vie privée, qui n’existe plus sous cette forme).
• Vous devez tenir un registre écrit des activités de traitement d'images des caméras de surveillance. Ce registre doit pouvoir être présenté sur simple demande aux services de police ou à l'APD.
• L'information des personnes filmées devra toujours être effectuée par l'apposition du pictogramme réglementaire à l'entrée du lieu surveillé.
• Les caméras doivent être orientées de manière à limiter la prise d'image sur la voie publique ou sur la propriété d'un tiers.
• L'accès aux images est réservé aux membres du personnel autorisés.
• Les images ne peuvent pas être conservées plus d'un mois, sauf si elles sont utilisées dans le cadre d'une enquête.

Vous trouverez de multiples information quant aux droits et limites des systèmes de vidéosurveillance, ici :

Police locale belge : Caméras de surveillance – Nouvelle réglementation

L'APD et la vie privée sur le lieu de travail 

L'APD et les caméras de vidéosurveillance

Loi du 21 mars 2007 réglant l'installation et l'utilisation de caméras de surveillance

Le texte de la RGPD

Caméras cachées dans un magasin

Il n’est pas interdit de cacher une caméra dans son magasin, c'est-à-dire de la rendre peu ou pas visible. Mais il est obligatoire d’afficher aux entrées du magasin que le client est susceptible d’être filmé, que le magasin est sous vidéosurveillance.

Il est interdit de cacher et de taire le fait qu’il y a une caméra… On ne peut filmer personne à son insu.

Vidéosurveillance et vidéoprotection

Vidéoprotection, vidéosurveillance, c'est quoi la différence ?

• Les dispositifs de vidéoprotection filment la voie publique et les lieux ouverts au public : rue, gare, centre commercial, zone marchande, piscine etc.
• Les dispositifs de vidéosurveillance filment les lieux non ouverts au public : réserve d'un magasin, entrepôts, copropriété fermée etc.